MONTRÉAL, le 2 déc. 2024 /CNW/ - Dans le cadre de la consultation organisée par le Groupe de travail sur l'avenir de l'audiovisuel au Québec, cinq associations représentant près de 20 000 artistes -- l'Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ), la Guilde canadienne des réalisateurs - Conseil du Québec (GCR Québec), la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ), la Société des auteur.e.trice.s de radio, télévision et cinéma (SARTEC), et l'Union des artistes (UDA) -- s'unissent pour demander un financement plus équitable et de meilleures conditions de travail pour leurs membres.
Le Groupe de travail sur l'avenir de l'audiovisuel au Québec doit nous permettre de rêver à notre avenir collectif et de revoir nos façons de faire sans éluder la question centrale du financement public du secteur audiovisuel. Comme nous l'avons maintes fois dénoncé, les fonds publics destinés à la culture ne percolent pas adéquatement jusqu'au bout de la chaîne, soit vers les artistes et les créateurs. Des zones d'ombre demeurent dans la répartition de l'argent public attribué à l'industrie culturelle et créé un déséquilibre dans le financement qui est actuellement concentré entre trop peu de mains. Ce financement semble être une manne lucrative pour certains, au détriment des créateurs, artistes et des artisans, qui sont au cœur de la création, de sa diversité, de sa qualité et de sa renommée, ici comme ailleurs.
La signature et le respect des ententes collectives pour l'accès au financement public
« Il est impératif que les projets ou entreprises aient l'obligation de signer et de respecter des ententes collectives avec les associations d'artistes et/ou syndicats pour recevoir du financement public. Ces ententes, collectives ou particulières, permettent d'offrir des conditions minimales de travail et de rémunération aux artistes. Elles assurent un filet social comme l'accès à un régime d'assurance collective et/ou d'épargnes pour la retraite. L'application des ententes offre également une protection juridique aux créateurs, artistes et artisans ainsi que la protection de leurs droits de création », affirme Gabriel Pelletier, président de l'Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec.
« Des ententes collectives, sectorielles et particulières peuvent être négociées pour offrir une certaine flexibilité selon la nature et la taille des productions tout en permettant de garantir des conditions de travail dignes aux artistes. L'introduction d'un formulaire ou d'une case à cocher lors des demandes de subvention pourrait constituer une solution simple, efficace et juste pour que les bailleurs de fonds s'assurent que le projet se fait en conformité avec les ententes en vigueur. Nous croyons qu'elle est facile à implanter et à faible coût. Malheureusement, elle demeure ignorée », précise Chantal Cadieux, présidente de la Société des auteur.e.trice.s de radio, télévision et cinéma.
Nous souhaiterions que la prochaine révision de la Loi sur le statut professionnel des artistes des arts visuels, du cinéma, du disque, de la littérature, des métiers d'art et de la scène introduise un mécanisme forçant la création d'association de producteurs pour chaque secteur. Cela contribuerait à renforcer la transparence et le suivi de ces pratiques dans l'industrie.
Enfin, il est essentiel que l'État donne l'exemple en veillant à ce que les fonds publics soutiennent exclusivement des entreprises respectueuses des normes établies dans le secteur culturel. Cela signifie également que les producteurs doivent honorer les contrats qu'ils concluent sur les productions et qu'ils se conforment à la Loi sur le statut professionnel des artistes des arts visuels, du cinéma, du disque, de la littérature, des métiers d'art et de la scène, notamment en établissant des milieux de travail sains, exempts de violence et de harcèlement.
« À cet égard, l'État et plus particulièrement la SODEC, ne devrait pas offrir des subventions à des producteurs qui n'ont pas respecté leurs obligations contractuelles et qui ne sont donc pas en règle avec les syndicats. Il en va du respect de l'argent des contribuables du Québec », ajoute Michèle Laliberté, présidente de la Guilde canadienne des réalisateurs - Conseil du Québec.
La qualité de vie des travailleurs du secteur culturels
Aujourd'hui, le secteur culturel traverse une période difficile. Les défis financiers sont grands et les impacts sur la santé mentale des artistes sont réels. La transformation des habitudes de consommation culturelle, notamment en raison des plateformes numériques internationales, y est pour beaucoup. Le nombre de travailleurs du secteur culturel contraint de cumuler plusieurs emplois pour assurer un revenu décent a triplé depuis 1990. Ils peinent à atteindre des revenus comparables à ceux de l'ensemble des travailleurs de la population active expérimentée. Selon l'Observatoire de la culture et des communications du Québec (2020), le revenu d'emploi médian des travailleurs.euses des professions artistiques était de 18 829 $ alors que celui de l'ensemble des travailleurs.euses de la population active expérimentée était de 35 823 $, un écart de 16 994 $.
« Cet écart a des conséquences réelles, affectant non seulement la qualité de vie de nos artistes, mais mettant également en péril la survie de l'ensemble du secteur culturel. Après tout, ce sont les personnes qui réalisent les films que vous visionnez, qui interprètent la musique que vous écoutez et qui écrivent les séries télé que vous suivez » souligne Vincent Seguin, président de la Guilde des musiciens et des musiciennes du Québec.
« Les défis actuels du secteur culturel nécessitent une approche collective et concertée. Il ne s'agit pas seulement de réformer les processus financiers, mais de repenser la façon dont l'industrie fonctionne dans son ensemble, en prenant compte de toutes les réalités actuelles incluant celles des artistes. Les géants de la diffusion en continu ont bouleversé la manière de produire, de diffuser et de consommer la télévision, le cinéma et la musique. La compétitivité de notre production locale est prioritaire, mais elle ne peut se faire au détriment des conditions de travail des artistes », conclut Tania Kontoyanni, présidente de l'Union des artistes.
Association des réalisateurs et des réalisatrices du Québec (ARRQ)
L'ARRQ est une association professionnelle reconnue regroupant plus de 900 membres de partout au Québec. Ces derniers œuvrent notamment dans les domaines du cinéma, de la télévision, du web et de l'animation. Comme association, elle défend les intérêts et les droits professionnels, économiques, culturels, sociaux, moraux de tous les réalisateurs et réalisatrices du Québec. Parmi les actions vouées à la défense des droits des réalisateurs et au respect de leurs conditions de création, l'association négocie des ententes collectives, rédige et participe à l'élaboration de mémoires tout en collaborant à de nombreuses études.
Guilde canadienne des réalisateurs - Conseil du Québec (GCR Québec)
La GCR Québec est un syndicat professionnel reconnu qui compte près de 900 membres œuvrant dans tous les secteurs, autant sur les productions québécoises de langue française et anglaise, américaines et annonces publicitaires. Ces membres proviennent de plusieurs départements et occupent des fonctions couvrant tous les domaines allant de la réalisation, de la production, de la direction des lieux de tournage à la conception artistique. Au niveau national, la Guilde est présente d'est en ouest, représentant près de 7500 membres.
Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ)
La GMMQ est un syndicat professionnel reconnu qui compte 3200 membres et a pour mission de faire reconnaitre la valeur de la musique ainsi que la contribution indispensable des musiciens professionnels à la société en représentant et en défendant leurs intérêts artistiques, sociaux et économiques. Elle négocie des ententes collectives et met à la disposition de ses membres un contrat type d'engagement. La GMMQ établit les conditions minimales de travail des musiciens et agit collectivement au nom de ses membres lorsqu'elle estime que leur intérêt est touché. Elle exerce aussi des activités de lobbying visant à promouvoir la musique et les musiciens auprès des instances gouvernementales et des communautés locales, nationales et internationales.
Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC)
La SARTEC représente l'ensemble des auteurs de l'audiovisuel et est reconnue pour son rôle auprès des auteurs de langue française dans le secteur du film par la Commission de reconnaissance des associations d'artistes et des associations de producteurs (CRAAAP) depuis octobre 1989. Elle est également accréditée par le Tribunal canadien des relations professionnelles artistes-producteurs comme agent négociateur exclusif des auteurs de langue française œuvrant à la radio, à la télévision, au cinéma et dans l'audiovisuel. Sa mission s'articule autour de la protection des intérêts professionnels, moraux et économiques des auteurs de langue française et de l'amélioration des conditions d'exercice du métier par la négociation d'ententes collectives avec les différents producteurs.
Union des artistes (UDA)
L'UDA est un syndicat professionnel représentant près de 13 000 artistes regroupés au sein de quatre groupes de fonctions artistiques, soit les acteurs-actrices, les chanteurs-chanteuses, les animateurs-animatrices et les danseurs-danseuses, qui exercent leur métier dans une multitude de disciplines. Sa mission est de défendre les intérêts sociaux, économiques et moraux de ses membres, qui sont pour la plupart des travailleurs autonomes. Au cœur de ses activités se trouvent la négociation de conditions minimales de travail, la rémunération des artistes et le respect des ententes collectives.
Pour tout renseignement: Association des réalisateurs et des réalisatrices du Québec (ARRQ), Véroushka Eugène, Conseillère en communications et aux événements, communications@arrq.quebec, 438 526-4182; Guilde canadienne des réalisateurs - Conseil du Québec (GCR Québec), Michelle Arvisais, Chargée de communications, marvisais@dgc.ca, 514 844-4084, poste 106; Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ), Floriane Barny, Directrice des communications, communications@gmmq.com, 514 842-2866, poste 229; Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC), Isabelle Desmarais, Conseillère aux communications, idesmarais@sartec.qc.ca, 514 526-9196, poste 229; Union des artistes (UDA), Mélodie Roy, Stratège aux communications et service aux membres, mroy@uda.ca, 514 887-9356